Facebook est devenu un lieu central des activités culturelles, informationnelles et communicationnelles sur internet. En 2016, Facebook affirmait avoir 30 millions d’utilisateurs actifs chaque mois en France, dont 20 millions d’utilisateurs actifs quotidiens. Cet usage massif de Facebook explique pourquoi les institutions, associations et médias y diffusent de nombreux contenus. L’exposition à l’information peut y être volontaire (abonnements à des pages médias) ou accidentelle : un ami qui interagit avec un contenu d’actualité (like, partage) et nous y expose dans notre fil d’actualités.
C’est pourquoi, il est important de questionner ces pratiques pour réfléchir à l’avenir de la presse d’information : quel sens les jeunes donnent-ils à l’information sur Facebook ? Comment la perçoivent-ils ?
Une étude a été menée pour l’Observatoire du webjournalisme et diffusée sur slate.fre en mars 2017 ; elle s’intitule “Voici comment les jeunes français consomment l’info sur Facebook”. Cette étude est basée sur des entretiens qualitatifs de jeunes âgés de 18 à 24 ans, une population très connectée et qui est en train de construire ses propres pratiques numériques.
Les enseignements de cette enquête sont intéressants à plus d’un titre.
Les pratiques d’informations des 18-24 ans
Les jeunes s’intéressent à l’actualité, déclarant à 39 % essentiel de suivre l’actualité et à 50 % assez important. Ils sont très majoritaires à faire de la recherche d’informations d’actualité une activité quotidienne (et même pluriquotidienne pour 42 % d’entre eux). Cette activité de recherche d’informations se fait majoritairement à l’aide de supports numériques d’accès à l’information. 73 % des 18-24 ans s’informent en premier lieu sur les réseaux sociaux (dont 13 % uniquement via Facebook). Ils s’informent ensuite dans une moindre mesure via les applications mobiles, les sites d’information, les notifications sur smartphone, les moteurs de recherche.
Usages de Facebook et rapport à l’actualité
Facebook est un gros vecteur d’accès à l’actualité mais les jeunes ne lui accordent pas la même place dans leurs pratiques informationnelles. 55 % le considèrent comme « un moyen important pour suivre l’actualité mais pas le plus important » ; seuls 13, 5 % en font le principal moyen et 20 % le considèrent comme « pas très utile pour suivre l’actualité ».
70% des jeunes sont abonnés à au moins une page Facebook d’un média d’information.
Sur Facebook et les réseaux sociaux, l’information suivie est plutôt une actualité de divertissement. Ce qui intéresse d’abord les jeunes, ce sont : le buzz et l’insolite, la mode, les sciences et l’environnement, le sport, la technologie, l’info people. Sur Facebook, l’information est donc décalée, moins sérieuse, surprenante ; c’est une information qu’on a envie de partager. Elise, ayant fait partie de l’étude déclare à ce propos : « J’ai commencé à suivre des pure players de divertissement de type Topito, Minutbuzz, Konbini, des trucs comme ça. C’est marrant. Surtout Topito, c’est très marrant, ils vont avoir des sujets d’actus mais pas que, ils vont le faire d’une manière moins journalistique et plus divertissante. »
Une nouvelle lecture de l’information ?
Les jeunes lisent majoritairement les titres, souvent cliquent sur un lien de contenu, dans une moindre mesure « like » mais presque jamais n’échangent ou débattent à propos de l’actualité.
Quelle indice de confiance ?
Dans les informations reçues sur Facebook, les posts de médias sont mélangés à des blagues, des clins d’œil humoristiques, des pastiches d’information (par exemple, les sites parodiques journalistiques comme le Gorafi) en encore des infos people.
Seuls 18 % des jeunes qui ont répondu à l’étude considèrent que les informations qui circulent sur Facebook sont vraiment fiables, et 6,5 % pensent que l’info reçue est sérieuse.
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